9 février 2012, le jour où l'inventeuse initia l'esprit gatique

Publié le par femme-absolue

Ce blog pourrait être celui de l'inventeuse de monde, comme on est créatrice de mode, me disais-je. Cela pourquoi ? Parce qu'étant femme-absolue, je remarque que c'est mis au féminin que ce terme "d'inventeur" permet la petite digression dans laquelle je m'aventure, n'ayant aucune idée pour le moment du lieu où elle va me mener.


 Ainsi vois-je en l'inventeuse, l'aspect "privatif" et donc contraire au venteux et, de là, fermement opposée à la "morne plaine venteuse" synonyme et évocatrice de ces déserts où nulle âme ne vit plus et que seul anime encore le sifflement d'un vent mauvais. Voyez donc qu'une "inventeuse" : ce n'est pas rien ! A l'inverse du mot inventeur qui n'est privatif de rien mais s'approcherait peut-être plus de l'idée de pénétration de "venteur", ce qui ne veut strictement rien dire en français, vous en conviendrez.

L'inventeuse, elle, est comme l'impossible, l'impolie, l'impatiente et procède donc d'une privation... Voilà pourquoi elle invente ! Elle comble un manque, cela, dans un esprit de parité, mais surtout d'équilibre. Elle fait en effet le constat qu'en bien des cas, la balance penche dangereusement d'un côté, sans jamais contrebalancer de l'autre. Car au féminin, on a jamais demandé son avis au prétexte que trop menue et fragile, elle n'aurait pas fait le poids, sans doute. S'étonner dès lors que le Titanic et son filmesque nauffrage nous ai tant marqué ? Le symbole est pourtant si fort avec ces deux tourtereaux ne faisant parité qu'à la proue du navire, toutes ailes symboliques déployées. Mais cette belle envolée romantique finit mal, bien sûr, car pour ponctuer cette ultime fusion, nous voyons sombrer -sous le poids d'un grave sous-entendu ? Ou bien malentendu ?- : le mâle du couple tout juste formé ! 

Ces considérations sentimentalo-navales, nous permettent de mesurer en quoi l'inventeuse s'impose afin de redonner quelqu'aplomb et l'équilibre à notre langue (et faire sa Tatinac). En se déliant, notre langue réanimera ces neurones désaxés, figés, gelés dans le compartiement froid de notre cervelle. Oui, à force de préservation, comme une langue de boeuf que l'on congèle en se promettant de la consommer un jour sauce madère, cette langue là est devenue aussi dangereuse, assomante, contendante que le nerf de boeuf dont on a fait une arme.  Sans doute pour celà qu'il vint à l'esprit de De Gaulle de ne voir que boeufs dans le peuple français, me dis-je. Il est donc temps qu'en fin gastronome nous décidions de sortir la langue de nos con-gélateurs-citoyens et de lui concocter une sauce susceptible de réanimer un feu de joie pour nos neurones gelés. Afin qu'ils se réjouissent à l'idée de pouvoir enfin venir occuper les aires vides et venteuses de nos cavernes intérieures. Foi d'inventeuse !

Ainsi ai-je récemment considéré, puisque l'on nous a tué Hypathie il y a longtemps et que depuis lors, plus aucune femelle à cerveau n'a osé piper mot sur le terrain de la philosophie, il y avait là du boulot ! Et voyant partout régner un cynisme plus ou moins savant, quant à ses racines, Je m'employais à renvoyer à la fiche wiki nous apprenant que ce terme philosophie a pour racine "cyné" voulant dire chien. Dès lors, si vous vous surprenez à traiter une enflure -vous expliquant que si elle vous fait un mauvais coup, loin de toute malveillance, par simple pragmatisme réaliste-, de chien : vous avez bon ! Non, vous n'êtes pas une sorte de Capitaine Hadock aviné sortant les injures comme autant de déchets de la poubelle. Vous êtes, malgré vous peut-être, un fin lettré. Et connaissez votre étymologie bien mieux que le sujet éthylique car voilà : vous nommez un chien un chien, comme on sait encore appeler un chat un chat. Ce qui est la preuve même que vous n'avez pas encore perdu votre latin comme racine de votre langue et donc : votre bon sens. A l'heure de la pensée unique surfant en free jazz sur de houleux couac à consonances anglo-saxonnes, qu' il est bon, qu'il est doux, qu'il est chaud de rester latin, non ? Quand bien même ces racines seraient grecque, d'ailleurs... L'important, c'est que ça rime car alors vous faites du ver -ce qui est noble-, plutôt que de la vile prose d'un Monsieur Jourdain par trop bourgeoisement prosaïque.

Certes, sans doute, avez-vous lu votre Lagarde et Michard en diagonale... Mais enfin, Molière, Racine... Vous avez"imprimé" selon l'heureuse expression de Muriel Robin, nouvelle tenancière d'esprit français. Quand bien même l'imprimante aurait quelque problème d'encre, de cartouche, c'est à "l'encre sympathique" que le génie français surgit de sa bouteille pour nous sortir de là. Sans doute grâce à sa culture vinicole, ce génie français nous inspire encore, esprit du terroir, il sort de nos tiroirs mentaux de vieux dossiers oubliés et classés. Le vin, même aux gueux et au vilains, peut rendre idée du divin, quand bien même il n'a été nourri d'aucun catéchisme.

Puisque donc nous savons appeler un chien un chien malgré nous, il serait souhaitable d'en faire autant du chat. Et selon notre esprit latin, peut-être serait-il bon d'aller chercher du côté espagnol, le plus parlant, puisque celui-ci se dit "gato"... Dès lors, nous pourrions opposer l'adjectif "gatique" à celui de cynique et, delà, se faire une toute autre philosophie de la vie.

Car alors, dans une féminité toute féline, nous pourrions ainsi restituer un pendant au cynisme en prônant le gatisme comme nouvel art de vivre de façon tout à fait désintéressée. L'être gatique ne cherchant aucun autre profit que la caresse, il dort avec un grand pragmatisme afin de récupérer les heures d'imbécile suractivité de nos maîtres dispensateurs de mauvaises énergies. Activité salutaire, et fort écologique, qu'il revendique d'un doux ronronnement. Ce qui permettra au chien cynique de comprendre notre réalisme onirique et fort pratique quoi qu'il en paraisse et en paresse. L'alter ego du cynique se sait fait de matière sans être matérialiste (et pourquoi donc ériger la chasse à la souris en philosophie puisqu'il suffit de jouer avec elle de sa papatte ?). 

Par ailleurs, le gatique préfère mettre sa griffe que montrer les crocs. Cette agressivité n'atteste aux yeux du gatique que d'une incapacité à marquer son territoire de sorte à ce que nul ne l'empiète. Aussi, l'être gatique se flatte du caractère malodorant du "pipi de chat" lequel dissuade les intrus et autres inopportuns de franchir tout rubicon afin de s'emparer d'un Royaume que sa naturelle grossiereté sousestime. Et lui évite le ridicule d'un dévoilement de mâchoire inesthétique. Tout en faisant regretter au cynique la vertu de son flair légendaire sous l'effet du reflux de l'aire féline.

Me voila donc résoluement gatique, et franchement minette lorsqu'il s'agit de repousser les minables... Amateur de matou qui matent où ils mettent les papattes avant de se faire si subtilement mater. Oui, définitivement gatique plutôt que cynique. Alors voilà lancée une idée galactique que nul comique ne saurait rendre petitement cosmique, banalement réduite au microcosme du cercle vicieux des cyniques. Voilà pensée d'inventeuse semée, à vous de rendre la parité à notre langue... Peut-être qu'ainsi, elle ne fourchera plus ? Car certes, comment ne pas médire lorsque l'on veut dire sans avoir les mots pour parler de nos maux ? Vive la parité des langues, car il en faut deux pour faire un doux baiser d'amoureux.

Pas rieuse, sérieuse, je joue gagnant l'outsider gatique contre nos cyniques rancis...

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article